Journal de la volontaire Els
Els est actuellement à Santa Cruz pour la deuxième année consécutive. Après une première visite de quelques semaines, elle s'est véritablement attachée aux enfants de Niño Feliz. Elle est à présent de retour pour quatre mois au cours desquels elle se consacre entièrement au bénévolat dans les salles de classe et les comedores. Dans cette vidéo, elle parle de ses expériences et nous sommes heureux de partager avec vous un extrait de son journal !
Els raconte
Je suis ici depuis environ trois semaines et mon programme de travail commence à prendre forme. Je consacre trois jours à la Fundación de Santa Cruz : j'aide dans les classes, je donne des cours d'anglais et je travaille dans les comedores et dans la classe de peinture. J'essaie de retenir les noms du plus grand nombre possible d'enfants. Ils me saluent toujours avec un grand sourire et, si je ne sais pas comment ils s'appellent, je leur dis simplement « hola querida ». C'est tellement plus gai pour eux que je me souvienne de leur nom et que je les salue par leur nom.Les mardis et jeudis, j'accompagne à Paititi pour aider également au sein du comedor et faire une activité avec les enfants l'après-midi. L'atmosphère y est tout autre : il y règne toujours une ambiance animée et joyeuse et les enfants y sont aussi adorables que possible.
Aujourd'hui, nous avons rendu visite à deux familles durant la matinée. Après cela, je me suis sentie petite, triste et humble. Au cours de la première visite, la maman nous a montré sa maison : une petite construction en bois avec un toit en tôle ondulée et quelques bâches en guise de murs. Une situation affligeante ! L'assistant social a dès lors suggéré à la maman de se rendre à la Fundación pour obtenir de l'aide et du soutien.
Lors de la visite à la deuxième famille, qui vit dans des conditions un peu meilleures, la maman explique comment elle tente de s'en sortir avec ses quatre enfants. Le père a refait sa vie et a littéralement abandonné la famille. Ses fils aînés souffrent de la situation et ne veulent pas en parler. La maman se demande comment ils font face à la situation. L'assistant social lui a proposé de programmer une visite chez le psychologue de la Fundación. En la quittant, je ne peux que la serrer dans mes bras, les larmes aux yeux.
Le retour au comedor se fait dans le plus grand silence. Ces visites laissent sans voix et me font encore mieux prendre conscience de ce que représente la Fundación pour ces familles. On pourrait penser, sans avoir visité ces familles, que cela ne va « plutôt » pas si mal. Les enfants ont l'air heureux et sont toujours soignés : ils portent des vêtements propres et sont bien coiffés (du moins le matin avant de jouer ?). Comment les mamans font pour y arriver est une énigme pour moi quand on voit les conditions dans lesquelles elles vivent.
La nuit, je me réveille à cause d'un orage et de fortes précipitations. Je repense immédiatement à la première famille à laquelle j'ai rendu visite. Comment vont-ils traverser la nuit indemnes et au sec ?
Je ne cesse d'y penser et je décide dès lors de vous faire partager mon expérience.
L'important n'est pas ce que je ressens, mais peut-être puis-je vous encourager à prendre un moment pour réfléchir à la situation de ces familles et leur offrir une « lueur d'espoir ».
Merci d'avance « de todo mi corazón » de bien vouloir lire mon témoignage.
Avec mes sentiments les meilleurs depuis Santra Cruz en Bolivie.
Els