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  • La vie au sein de Niño Feliz
« Nous avons tous deux été submergés par l’émotion »

« Nous avons tous deux été submergés par l’émotion »

J’ai fait la connaissance de la fondation Niño Feliz lors d’une présentation par le père Luc à Tielt en 2003. C’était lors de la visite annuelle qu’il effectue chaque année en Belgique en vue d’obtenir de l’aide pour sa fondation.

Comme mes 4 enfants sont tous des garçons, je décidai d’aider la fondation NF en soutenant l’éducation de jeunes filles boliviennes.

Ayant passé six mois en Argentine en 1966, je parle notamment l’espagnol. J’ai une sœur qui vit au Brésil depuis plus de 50 ans et plusieurs cousins/cousines résident en Argentine et en Uruguay.
J’ai également des cousins vivant à La Paz depuis 1850, mais la Bolivie m’était cependant inconnue.
L’ancêtre de ces cousins, Edouard, ingénieur métallurgiste, avait été engagé par le gouvernement pour créer à Potosi de la monnaie en argent.

Mardi 14.11.17

Après un court repos à l’hôtel Los Tajibos (décollage de Madrid à 4h du matin), nous avons été accueillis par madame Marie-Christine Viaene, la présidente de Niño Feliz Belgique.
C’est avec une conviction et une persévérance admirables qu’elle cherche inlassablement des fonds pour NF dans toute la Belgique. Elle séjourne deux fois par an à Santa Cruz.

A notre arrivée à la fondation (moi et ma partenaire Carina), nous fûmes chaleureusement embrassés par nos 2 filleules actuelles, Katerina (16 ans) et Wendy (12 ans) : un moment extrêmement émouvant, confirmant l’importance de notre contribution annuelle. Je ne m’attendais pas à une telle réaction spontanée de gratitude. C’est un encouragement évident à maintenir l’aide en faveur de NF en parrainant de nouveaux filleuls.

Nous avons ensuite fait le tour des bureaux et rencontré plusieurs collaborateurs de NF : l’assistante sociale, la pédiatre, la psychologue, l’infirmière, la dentiste et la gynécologue.

NF offre quotidiennement un repas à 600 enfants au sein de quatre ‘comedores’ (=réfectoires), auxquels nous avons rendu visite à deux d’entre eux. Une cuisinière professionnelle y est assistée par plusieurs mamans d’enfants présents.
La discipline règne : laver les mains, une petite prière avant le repas, et les plats sont servis à table par un des enfants. Après le repas, lavage des mains et brossage des dents. Les brosses à dent sont conservées dans des sachets nominatifs accrochés au mur. Pour éviter le gaspillage, le dentifrice est appliqué de manière prudente sur les brosses par un jeune.

Vers 17h, nous avons été invités à assister à la distribution des prix pour les lauréats de l’académie d’art et de musique. Nous avons ainsi eu également droit à un concert de violons et de chants folkloriques exécuté par les élèves. L’attitude disciplinée des musiciens et chanteurs, leur sens du rythme et leur justesse quasi parfaite sont remarquables. Un jeune garçon de 11 ans a ainsi joué sans fautes le concerto pour violon de Vivaldi.
Cet enseignement à la musique renforce la personnalité de ces jeunes et les encourage à poursuivre leurs études, ce que leurs parents finissent par accepter dans ce pays où le travail des enfants est légalement permis dès l’âge de 10 ans !
Ces prestations musicales, souvent émouvantes, furent suivies de la distribution des prix. C’est grâce à un mécène belge que peuvent ainsi être offerts violons, guitares et instruments de musique bolivienne.
D’autres prix ont également été attribués aux lauréats de dessins et peintures.

Mercredi 15.11.17

Visite aux familles de mes deux filleules actuelles, en compagnie d’une collaboratrice de NF.
D’abord la maison de Katerina Zankis, presque 17 ans et qui veut s’inscrire en psychologie, car elle considère que c’est la formation appropriée pour répondre aux besoins de son milieu. Nous avons été reçus chez sa grand-mère maternelle, laquelle héberge plusieurs membres de sa famille dans de très petits logements.
La famille de Katerina (père, mère et 3 filles) vit et dort dans une seule pièce avec 2 doubles lits. En accord avec NF, nous décidons de leur offrir des lits superposés. La maman de Katerina (45 ans) souffre par ailleurs de rhumatismes sévères. Nous avons été accueillis fort généreusement avec du lait chaud, des fruits frais et du fromage : très touchant eu égard à leur budget limité!

Nous avons ensuite visité un des logements familiaux relevant d’un projet de NF : 2 pièces (parents/enfants) réalisés avec des matériaux peu coûteux mais de qualité, une initiative d’un sponsor belge de NF.

Le midi, nous avons été invités par Marie-Christine, son époux Didier et le père Luc dans un restaurant typique de Santa Cruz.

Nous avons ensuite rendu visite à notre filleule Wendy Aliaga qui aura 12 ans en juillet 2018. Elle désire étudier l’architecture.

Sa maman Cristina est aide-ménagère et vend du pain qu’elle cuit elle-même. Elle a également une fille de 8 ans, surnommée Pikie, une enfant très enjouée qu’elle a eu de son deuxième mari. Ils vivent à une heure de voiture du centre de Santa Cruz, dans une maisonnette au toit en tôle ondulée et une annexe avec toilette et salle de bain. Un petit verger entoure le logement.

Nous sommes reçus avec des jus de fruits (banane et papaye), au milieu de chats et de poulets. La générosité avec laquelle ces pauvres boliviens nous accueillent est ô combien touchante !

Au retour vers 17h30 à la fondation, je vis une grande émotion : la visite inattendue de ma première filleule, Eveline, âgée à présent de 22 ans et devenue une magnifique jeune femme.

Je l’ai parrainée depuis l’âge de neuf ans. Elle mène actuellement une brillante carrière professionnelle dans une grande banque bolivienne, et ce grâce à Niño Feliz.

Après 14 ans de correspondance, cette première rencontre a été chargée d’une émotion extrême pour tous les deux !!

Le soir, le père Luc nous a fait visiter les bâtiments de sa paroisse de San Martin. Avec ses confrères, il y réside dans des logements annexes. Après nous avoir reconduit à notre hôtel, il souhaitait rentrer chez lui sans tarder, devant assurer le lendemain la confession de 200 premiers communiants.

Jeudi 16.11.17

NF nous a programmé une visite au parc de loisirs de 10 ha ‘La Riconada’ situé à une demi-heure de route de Santa Cruz, en compagnie de Katerina, de Wendy et de sa maman, ainsi que de sa petite sœur Pikie.
Déjeuner sur place et baignade des filles qui regrettaient de devoir déjà quitter à 15h.
Retour à la fondation NF pour les adieux. Nouvelle surprise : ma filleule Eveline nous y attendait avec de petits cadeaux pour Carina et moi. Vive émotion et larmes aux yeux.
Vendredi 17.11.17, c’est pleins de souvenirs et de reconnaissance que nous nous envolons pour La Paz, en visite chez des cousins boliviens.

Conclusion

Nous souhaitons à tous ceux qui décident de soutenir l’initiative sociale de Niño Feliz en Bolivie, le bonheur de découvrir Santa Cruz et d’y constater à quel point leur décision est pleine de sens.

Jo Steverlynck